Femmes tchadiennes

Au Tchad, la vie de la femme est faite de soumission et de dur labeur de sa naissance à sa mort. La fillette tchadienne est scolarisée moins souvent et moins longtemps que ses frères car elle doit aider sa mère dans les tâches quotidiennes: faire le marché, chercher l’eau, les fagots de bois, préparer le repas, s’occuper des plus petits… Lorsqu’elle atteint la puberté, même avant parfois, elle est soumise au rituel de l’initiation. Ce rituel signifie encore malheureusement au Tchad l’excision et parfois la scarification des fillettes. L’excision est une tradition d’influence musulmane et tend à diminuer. Elle est malheureusement encore trop présente, et celles qui le peuvent, fuient leur famille pour éviter le pire. Les familles pensent que seule une femme excisée est une femme complète, alors que c’est tout le contraire ! L’objectif de la femme tchadienne semble être la procréation d’un nombre important d’enfants, mais cela implique également une lourde charge. Les jeunes filles tombent enceintes souvent très tôt, ce qui les obligent à quitter l’école. Si le père de l’enfant ne reconnaît pas leur union, c’est le déshonneur, et elle va élever l’enfant avec ses parents. Les femmes accouchent chez elles, sans crier, car cela aussi c’est un déshonneur. Elles transportent ensuite l’enfant sur leur dos pour pouvoir continuer à accomplir toutes les tâches quotidiennes, notamment porter de lourds fardeaux sur leur tête et parcourir de très longues distances à pied. La préparation des repas est à leur charge. Si elles ont de la chance, leur mari leur donne un peu d’argent, dans tout les cas, elles doivent compléter en faisant du petit commerce une fois les tâches ménagères finies.

De manière générale, dans les villages, les femmes sont peu alphabétisées, elles ne sont jamais allées à plus de 50 km de village, et ont rarement choisi leur mari. Ce sont les parents qui choisissent et remettent une dote aux parents de la jeune femme. Si les adolescents sont plus libres en ville, au village, les traditions restent très importantes. La remise de la dote est une cérémonie importante, très appréciée des femmes. Les parents du jeune homme offrent des pagnes, du maquillage, du savon, des bonbons et de l’argent aux parents de la jeune fille. Tout est consigné dans un cahier et rendu public. C’est l’occasion aussi de faire la fête, de danser, et de boire…